Depuis 2009, je signe petit à petit nos vins de ma propre philosophie. Philosophie faites d'observations, de convictions et de constatations.
L’Objectif est d’amener dans le verre, un terroir à travers un vin. Ce vin reflétant au plus proche, la nature de notre terre. Ainsi, chaque année est le reflet d’une évolution résultant de nos méthodes de vinification et nos méthodes culturales.
Notre terre est fragile, elle requiert toute notre attention. Afin de lui permettre de s’exprimer le plus purement et sainement possible, nous suivons un cheminement de bonne conduite à suivre, à analyser et à améliorer.
Chacune des parcelles qui composent notre patrimoine fait l’objet d’une étude poussée. Nous étudions chaque année dans le détail des parcelles sélectionnées. À l’aide du LAMS, laboratoire d’analyse des sols, mené par Claude, Lydia et leur fils Emmanuel Bourguignon, nous prenons connaissance de l’unicité de chaque parcelle de terre. Un support incontournable pour nous aujourd’hui.
La culture de la vigne est d’une grande complexité.
Face à un modèle historique de monoculture intensive, le challenge de compréhension et de transformation est long et minutieux. Afin de respecter les équilibres naturels, beaucoup de choses sont encore et toujours à modifier et améliorer.
L’objectif de nos méthodes douces, est d’adapter notre travail à la spécificité de nos combinaison sols-vignes, afin d’en obtenir le plus juste reflet.
A mon humble avis, pas de précisions et de plaisirs, sans laisser la capacité au terroir de s’exprimer sous sa forme la plus naturel et saine. La minutie de l’homme prenant là tout son sens.
Travail et aération des sols, symbioses végétales, bannissement des produits de synthèses, équilibres faune et flore...
Pas à pas nous observons, subissons, apprenons, agissons, améliorons...
La vigne est une plante qui puise sa richesse dans l'atmosphère et dans le sol. Par conséquent nous accordons du temps et énormément d’importance à l’observation de notre outil premier, le végétal.
Il est de notre devoir d’analyser et comprendre les interactions entre les sols et les plantes.
A travers les interactions cités précédemment, les vinifications ne sont qu’accompagnatrices.
Comme dans le vignoble, les changements ont été progressifs.
Sitôt récoltés à maturité optimale, les raisins sont doucement et finement pressurés pour en extraire des jus tout en finesse et précision.
Après plusieurs années d’essais, faites de succès et d’échecs. Nous sommes arrivés aujourd’hui à la conclusion que dans cet accompagnement, il nous est fondamental de travailler sans artifices.
Depuis 2014, l’intégralité de nos fermentations alcooliques se font spontanément. Pas de levurages extérieurs. Les fermentations malolactiques se font naturellement en fonction de l’année, si celle-ci le décide ou non. Pas de collage, pas de filtration, pas de passages au froid forcés. Simplement une utilisation de sulfite maitrisée, ce qui me semble encore primordiale aujourd’hui pour trouver l’équilibre.
Suivent plusieurs mois d’élevages (dans différents contenants selon les vins) pour les vins de l’année et plusieurs années pour les vins de réserve, sur lies fines ou complètes selon le millésime.
C’est en été que nos vins de champagne sont mis en bouteille pour la deuxième fermentation alcoolique dans leurs flacons. Suit alors un repos de plusieurs années dans nos caves.
Pour résumer ma philosophie en quelques mots, je dirais :
Bon sens, observations, apprentissage, remise en question constante, échanges...
Notez que nous ne sommes actuellement pas certifié, sous quelque label que ce soit. La réflexion de formaliser par un label notre travail, ou non, est en cours...
Laboratoire Analyses Microbiologiques Sols : http://lams-21.com/artc/1/fr/
Blanc de blancs Grand Cru — Extra-Brut
12 460 bouteilles / 398 magnums / 40 jéroboams
Mise en bouteille le 18 et 19 juillet 2016
Dosage : 2 gr/l
Vin de base 2015 associé à des vins de réserve de 2013 et 2014.
De par nos méthodes douces, il y a possibilité de précipitation tartrique dans ce vin, cela n’altère en rien sa qualité.
Blanc de blancs Grand Cru — Extra-Brut
7 078 bouteilles / 198 magnums
Mise en bouteille le 18 et 19 juillet 2016
Dosage : 4 gr/l
Vin de base 2015 associé à des vins de réserve de 2013 et 2014.
De par nos méthodes douces, il y a possibilité de précipitation tartrique dans ce vin, cela n’altère en rien sa qualité.
Millésime 2012 — Blanc de blancs Grand Cru — Extra-Brut
1 638 bouteilles
Mise en bouteille le 23 juillet 2013
Dosage : 1 gr/l
Vin issu uniquement de la vendange de l’année 2012.
De par nos méthodes douces, il y a possibilité de précipitation tartrique dans ce vin, cela n’altère en rien sa qualité.
« Les terroirs résultent de l’exploitation par une société humaine des potentialités d’un espace physique. Leur définition dépend étroitement des caractères de la civilisation qui occupe les terres. Ainsi, dans un même espace, avec des potentialités et des contraintes physiques identiques, des sociétés humaines différentes sont susceptibles de développer des terroirs distincts.
Le terroir est donc un espace concret, tangible et cartographiable à travers de multiples facteurs (géographiques : pédologie, géologie, géomorphologie, hydrologie, climatologie, microclimat, exposition, etc.). Mais il possède également une dimension culturelle qui reflète directement la société humaine qui l’exploite. Cet aspect se retrouve en abondance dans l’utilisation littéraire et identitaire du terroir. » Source Wikipédia.
Voilà une définition qui résume assez bien la situation, qui au fond, saurait réellement définir un Terroir ?...
C’est la combinaison d’un sol, d’un climat et de l’homme.
Cette combinaison ne peut s’exprimer qu’à travers une plante.
Le sol est un milieu complexe, vivant, il ne sert pas simplement de support, il est l’origine de la plante. Sans lui, pas de réservoir pour la vie. L’équilibre du sol est fragile, j'ai la responsabilité de le préserver, de le connaître et de le soigner. C’est la garantie d’un raisin au plus proche de son origine.Le climat est lui également en rapport avec le terroir, car la plante a des besoins en rayonnement solaire intercepté par le feuillage, des besoins thermiques pour l'accomplissement de son développement et des besoins en eau pour sa croissance essentiellement. Et donc pour moi chaque village, chaque parcelle, sont uniques…
Et sans l’homme, malgré tous ses défauts, pas d’expression possible de ce terroir…
Notre vignoble s’étend sur trois hectares et nous y cultivons (puis pressurons) deux cépages.
Le Chardonnay s’épanouit sur la Côte des Blancs à Cramant, Chouilly et Oiry, villages classés Grands Crus de la Champagne. Les sous-sols y sont composés de craie du Campanien. Pour le terroir de Oiry, nous trouvons des sols limono-argileux reposant sur une craie du campanien inférieur. Pour les terroirs de Camant et Choully, des sols limono-argileux fins reposant eux sur une craie du campanien supérieur.
En créant un réservoir d'eau et de chaleur des sous-sols, les sols à craie affleurante constituent le support idéal de ce cépage, lui offrant le régime hydrique régulier requis.
Le Meunier est issu de la vallée de la vesle, sur le village de Montigny-sur-Vesle. Ce terroir sablo-limoneux à limono-sableux repose sur un sous-sol de sables du Thanéthien.
Ces terroirs exceptionnels me permettent, de par leur composition géologique crayeuse et minérale, d’élaborer des vins à forte typicité.
Les prémices du Champagne Suenen se dessinent à travers les vignobles dès 1898. Depuis, des générations d’hommes et de femmes de caractère, passionnés par le métier, se succèdent…
On raconte que notre nom de famille serait dérivé de Svenen, nom d’une famille belge venue s’installer à Damery… Village où est né Nicolas Suenen, mon arrière-arrière-arrière-grand-père. Marié à Eliza-Victorine Billiard, ils donnèrent naissance à Joseph en 1871. A cette époque, nul vin mais des raisins, issus de vignes plantées à Cramant et vendus aux Grandes Maisons.
Joseph et son épouse Laurentine Robert s’installèrent dans la Maison familiale et eurent deux enfants : Paulette et Marcel, mon arrière-grand-père né en 1899. C’est ici que les souvenirs de ma grand-mère attestent de la genèse de la marque Champagne Suenen.
Tout a commencé avec Marcel lorsqu’il s’unît avec Simone Stourbe en 1924. Ils commercialisèrent, sous la marque « Champagne Suenen-Stourbe », une cuvée Brut Blanc de Blancs unique, habillée et bouchée à la main par Simone.
Bernard, l’un de leur deux fils avec André, reprit le Domaine ainsi qu’une épicerie fine dans le village de Cramant avec son épouse. Dans les années cinquante, Daniel mon père, et Jean-Claude mon oncle, firent leur entrée dans la famille. Alors que mon oncle se tourna vers le professorat, mon père lui, apprit le savoir-faire de vigneron dès son plus jeune âge. Il travailla avec son père pendant près de 18 ans jusqu’à sa pleine reprise. Il avait alors moins de 25 ans et très vite, l’envie de développer les ventes du Champagne Suenen l’amena à chercher des vignes. Le développement de la gamme et les premiers millésimés de la Maison furent signés de la passion de mon père. Le Domaine passa d’une vente de 4 000 à 20 000 bouteilles. Son union avec ma mère, Chantal Person de La Villa, signa l’arrivée d’une nouvelle génération à laquelle j’appartiens…
Champagne SUENEN
53 rue de la Garenne
51530 CRAMANT
Tél. : +33 (0)3 26 57 54 94
Fax : +33 (0)3 26 59 71 15
aurelien@champagne-suenen.fr